morts

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Il est mort sur les toilettes, en poussant, une veine a pété dans son cerveau parce qu’il avait la tête trop proche du cul.
Renversée par un chauffard ivre, elle est morte piquée d’une vingtaine de tubes, aux soins intentifs.
Elle est morte en montant les escaliers avec les courses dans chaque main, crise cardiaque, elle pesait 132 kilos à 48 ans.
Il venait de terminer une histoire d’amour, le printemps pépiait, il s’est levé de son banc, a observé quelques pigeons en souriant, est sorti du parc, où un camion l’a balayé.
Il était avare, il avait perdu aux jeux sans payer, il s’est fait flinguer par un camé payé une misère par son débiteur.
Elle rentrait chez elle comme d’habitude le soir après le boulot et son mari l’attendait dans le corridor un couteau à la main, ayant déjà égorgé leurs deux enfants il fit de même avec elle avant de se jeter par la fenêtre : trois côtes cassées; il est mort 10 ans plus tard d’une surdose volontaire, dans un asile.
Il est mort dans un cinéma, étouffant à cause d’un pop-corn resté coincé dans sa gorge, personne n’est venu l’aider, l’écran les absorbait trop.
Elle est morte en dormant, à l’âge de 94 ans, dans un appartement miteux de la banlieue praguoise, ne laissant aucune famille, rien en ce monde, au début d’une belle journée d’automne, le sourire aux lèvres.
Ils sont morts dans un séisme, rien ne les y préparait, rien ne le justifie, et la Mort aime bien ça, agir comme un peintre fou effaçant son oeuvre à coups de peinture blanche.
Le plus dur est qu’on ne peut que vivre et survivre pour se moquer d’elle.

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