Le bébé hurle

Le bébé hurle. Bouche grande ouverte et noire, yeux férocement fermé, secs. Il ne pense à rien d’autre qu’à l’écho le plus long possible de ses hurlements. Ils doivent envahir le monde qui le cerne, le monde entier, quelle que soit son apparence au-delà de ses paupières férocement fermées. Le bébé hurle sans larme. Il ne pleure donc pas. Il se contente de produire ce son innommable, éreintant, inquiétant. Attribuer une raison à ces cris sans répit d’animal égorgé. Mais il n’y a pas de raison. Le bébé est rouge et gonflé, répugnant : éclatera-t-il ? Même pas, toujours et encore sa plainte assourdissante qui envahit le monde.

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