La part grise du travail

L’hérésie maintenant est de ne plus obéir
A la part grise du travail qui mange
Plus que ne fait manger. Après un instant
Trop vide à rêver, voilà que la bourse
Gémit de concert avec le ventre.
Pourtant il faudrait des millions de sous
Pour acheter à un rêveur son rêve
Alors que quelques uns suffisent à
L’en écarter toute une vie. Faut-il
Etre le dissident de ce principe universel
Qui fait courir pour vivre
Ou devenir ce roi tatoué de S barrés
Qui trotte dans nos têtes
Qui ne savent plus ce qu’elles rêvent ?
Le Savoir sonne à toutes nos portes
Sans plus nous laisser le temps d’ouvrir, de rêver.
Je me souviens de cette parole stupide :
Aujourd’hui, il faut marcher ou courir,
Celui qui s’arrête est perdu.
Vivre n’a rien à voir avec ce qu’on fait
Seul, qu’on marche, qu’on dorme ou
Qu’on soit perdu. Vivre est un échange,
Un troc ancestral entre rêves et gains,
Où maintenant l’espoir d’être le meilleur
Remplace l’espoir d’être meilleur.
Vain jeu de mots que peu entendent
Aux nouvelles du soir.
C’est la bataille, la joie, la solitude
Du dissident de vos vies
De l’hérétique fuyant l’Inquisition
De vos pas jetés trop vite.
Rêve donc, doux rêveur,
Rêve donc et lutte pour l’Espoir, doux rêveur,
Fais rire, fais oublier, fais croire,
Soldat blanc, armé de tes rêves.

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