La fin des temps

Le goudron ondule. Et ce silence. Le goudron ondule et les voitures avalées par ces lèvres de pierre molles et béantes. Et ce silence. L’air tremble. Les rideaux flottent un moment au vent puis s’embrasent. Les immeubles s’affaissent, flasques et révulsés. Et ce silence. Et l’air qui tremble. Et le ciel aussi plat que bleu. Les océans bouillis régurgitent de la vase. Les nuages rouges s’écrasent en tempêtes noires, dernières gouttes, dernières et inutiles. Et ce silence. Le soleil occupe la moitié du ciel. On voit ses craquelures, ses jets de laves, ses taches noires, ses fentes à la blancheur impossible. Et ce silence. Ecrasant. Amputant. Guignol. Les plus riches s’envolent dans l’espace à jamais seuls alors que les pauvres brûlent sur la terre devenue bûcher.

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