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Lui agrippant un sein je l’ai violemment attirée, pressant ses fesses contre mon bas-ventre.
« Hé ! Tu crois pouvoir m’avoir comme ça petite infrarouge vierge sortie de nulle part ? Retourne en salle d’éducation SXY, Errata chérie. »
Accentuant la pression sur son sein :
« Et toi princesse porn tout droit sortie d’un mauvais clip de rap black tu crois pouvoir faire de l’effet à quelqu’un autrement que par ce nectar, tu crois pas que tu fais poupée Barbie rêve de l’ado à la cervelle grillée par des visions standardisées du sexe, tu crois que le cul peut se contenter d’une image de toi, histoire qu’ils bandent et ramollissent la minute suivant cette extase si complètement superficielle que tu leur proposes juste pour te sentir léchée de leurs regards, tu crois que tes talons, tes dessous et ta démarche sont très différents d’une affiche où dégouline le fromage d’un cheeseburger, et tu crois peut-être aussi que tu joues avec leur désir alors qu’en fait tu joues uniquement avec leurs besoins, mais en même temps tu te crois plus heureuse à chaque fois qu’une bite sur pattes déboule en te faisant la sérénade, tu te crois plus jolie, tu te trouves plus heureuse et utile quand t’as l’entrejambe bien rempli et les ovaires qui te remontent jusque dans la gorge, et le plus beau, ma belle, c’est que tu crois être plus maligne qu’eux lorsque tu les as en ta possession alors que tu ne fais que servir l’industrie porno qui elle se frotte bien sur ton corps en amassant du pognon pendant que ta cervelle de mousseline fait des pirouettes de contentement, et ton cul de dandiner… »
Elle m’a rejeté contre la balustrade, je ne savais plus ce que je disais, de l’alcôve plus bas plusieurs regards se sont levés vers nous, momentanément détournés de leurs flirts. Ce putain de nectar m’électrisait tout le corps et ma cervelle, trépidant d’envies, mitraillait les corps, hommes ou femmes, répandus parmi les coussins. 57366 m’observait du haut de ses prunelles à moitié fermées, j’avais sans doute réussi pour un instant à secouer cette sculpturale illusion qu’elle s’échinait à construire dans chacun de ses gestes et sourires.
« Sale petite poufiasse frustrée », a-t-elle sifflé.
Cela m’a suffit.
« C’est ça, désolée, je… heu… J’ai rendez-vous avec mermaid87. »
Titubant je me suis dirigée vers un portique surplombé de l’affichage digital « Scanner », le frottement de la combinaison sur ma peau était douloureusement jouissif, l’impression d’être nue et d’offrir chaque parcelle de ma peau à des corps si tentants, langueur, sueur, torpeur, surtout entre les jambes, ivresse du toucher à la lucidité suave et bien trop tapageuse.
En sortant de l’ascenseur-plate-forme l’immensité du hall du Scanner SXY m’apporta quelques goulées d’air frais comme le grand large. Je restais très troublée par le corps de chaque citoyen, ils m’apparaissaient telle une multitude d’invites secrètes, et mermaid87 s’est approchée, un peu perplexe car elle a pu apercevoir quelque chose d’inattendu dans mon regard. Sa combinaison jaune moulante avec ses fermetures éclair devant et derrière m’a terriblement excitée. Moi qui n’avais jamais eu d’expérience avec une femme je me suis permise de l’enlacer pour lui chuchoter bêtement :
« Tout le monde est si beau sur le secteur SXY. J’ai envie d’être déballée comme un cadeau… »
La défoncée-type, en somme.

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