47.

L’éradication parfaite des émotions me poursuivait au long des corridors zébrés de néons inertes, au point que je devais devenir une autre afin de juste assimiler les événements. Etre celle dépourvue du concept de réaction intuitive, être celle dont la spontanéité n’est que le revers machiavélique de l’humanité, oublier le sang bouillonnant en faveur de la paix du béton, enfermée dans un système jonglant avec l’irréel, et juste des mots, des mots pour exprimer la totalité secrète de [p].

*** Message de alister-O-SXY 12702 (*online*) [Répondre] [Ranger] [Effacer]
Je crois honnêtement que tu ne sais pas. Donc je te dis, même si j’ai oublié depuis si longtemps qu’il est possible de ne pas savoir cela. Et je le dis à une infrarouge : tu éveilles en moi d’anciennes velléités de sédition… Et je te dis.
La puce, c’est ce qui reste de toi à la surface. Ce fantôme que les autres continuent à croiser sans intérêt spécifique afin que le monde ne se doute pas de l’existence souterraine de [p]. En-haut, dans le monde des ignards, nous errons. Quand tu auras plus d’options tu comprendras que ton existence à la surface ne s’est pas arrêtée, même si en réalité là -bas tu n’es qu’un corps avec à la place de la cervelle une puce de silicone flottant en attendant de recevoir tes ordres.
C’est ainsi que cela fonctionne : nous ne disparaissons pas, nous sommes responsables toujours de notre existence de la surface, de loin, nous nous auto-téléguidons.
Tu existes encore à la surface, mais d’une autre manière, car tu existes DEPUIS ici.
Ce décalage anodin, invérifiable pour les autres là -bas, cette faille béante pour nous ici bas, a le don de tout changer de toi ; pas forcément de toi ici, car tu gardes ton identité, ton passé qui t’a fait, mais cette possibilité de manipuler à distance ta représentation de toi à la surface, d’inventer ou plutôt de réinventer (car alors on réinvente tous notre identité) ce que tu es en-haut, et de t’amuser avec les ficelles de ta marionnette, de ta puce, crée un gigantesque vide, donc un gigantesque éventail de possibilités. Un peu comme lorsque tu tchatais avec des inconnus (car tu tchatais n’est-ce pas ?), il y avait cette intimité immédiate de l’échange virtuel, cette sensation de jouer le rôle approprié, de pouvoir être un autre l’espace de ce dialogue, bref d’exister autrement.
Ici et maintenant tu existes autrement. Et ta puce là -haut qui attend tes ordres marque l’abîme.
Tu le rempliras de ce que tu souhaites.
A ce sujet, mon offre tiens toujours : je veux voler une dernière fois.
alister.

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