Cette rue qui sera celle de son enfance

Radieuse innocence plongeant ses petits doigts dans le magma de l’avenir
de pleurer en pensant au cancer, chaudes larmes où toute l’image de la mort de ses parents brille
cet âge infinitésimal mais immense dans l’âme lorsque le centre du monde n’est plus au fond de son coeur mais soudain autour d’elle cette
bulle glaciale des autres flottant dans le cosmos
seule
et puis elle oublie jouant sur les heures, les semaines et les mois d’où émergent épars et indolents les évènements de l’enfance, entre ses mains lançant vers le ciel la poussière des minutes
Elle grandira et je mourrai
Pensant ainsi tandis qu’elle joue aux schtroumpfs
Impassible, un vaste cratère de larmes, la mer courant vers moi
elle saute dans mes bras et son coeur de battre la chamade contre celui de son père qui la serre
je la serre contre moi dans cette rue qui sera celle de son enfance
La serrer ne pas la lâcher, la serrer pendant que nous sommes ici.
 

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