L’envie meurt

Quand j’ai envie. Il y a un doute. Et quand j’ai envie et il y a un doute je n’ai plus envie. Mais j’ai encore envie. Parce que je n’ai plus envie alors j’ai envie d’un peu plus d’envie. Mais si j’ai envie d’un peu plus d’envie alors ça me dégoûte et j’ai encore moins envie. Et j’envie ceux qui ont encore envie alors qu’il n’y a plus d’envie. Même si j’avais envie d’être comme eux et de continuer à avoir encore envie j’aurais encore moins envie parce qu’eux, ils l’ont déjà, cette envie. Du coup je me calfeutre dans le doute et je n’ai plus envie. Il se pourrait néanmoins que j’aie envie de ce dont ils n’ont jamais eu envie, et alors pour un moment sublime je suis celui qui a envie de ce dont ils n’ont jamais envie. Rapidement cependant leurs envies me rattrapent et alors j’ai à nouveau envie de leurs envies et il y a un doute et je n’ai plus envie. Si seulement je pourrais avoir envie de ce dont ils n’auront jamais envie… Mais ils ont envie comme moi et je suis comme eux, alors nous aurons envie ensemble. Et je douterai encore de l’utilité de mon envie. Car si j’ai envie ce doit être parce que personne n’en a jamais eu encore envie, sinon pourquoi en avoir encore envie, et donc je suis heureux le temps d’en avoir envie pensant que je suis le seul. Pourtant je ne suis jamais le seul à en avoir envie. Ils se jettent sur mon envie aussitôt que je l’embrasse et je ne peux que leur la tendre dans le dégoût de mon envie de départ. Parce que si j’avais su, je n’en aurais pas eu envie. Et je reste dans mon coin à en avoir envie alors que les autres la mangent plus vite que je n’en ai envie. J’essaie d’inventer des idées qui donnent envie, mais à peine ai-je envie d’elles que déjà les autres, par envie, les lancent au-dessus d’eux comme des envies qui manquent absolument. Je m’en fiche, je reste, las: ce ne sont déjà plus mes envies qu’ils se jettent entre eux, mais des idées d’envies dissoutes dans leur envie de partager les envies des autres. Ils n’ont plus envie d’eux-mêmes mais des autres, et les autres ont envie d’eux. C’est alors qu’ébahis je me rends compte qu’ils ont envie de moi comme j’ai envie d’eux. C’est alors aussi comme eux que j’ai envie, et que j’ai un doute, et que dans ce doute je n’ai plus envie. Tout aurait été tellement plus simple si j’avais eu une photocopieuse.

Une réponse

  1. si j’aurais su j’aurais pas lu…

    Bouddah dans sa grande sagesse a tenue apeupres ce language :
    “La vie n’est ke soufrance,
    la soufrance vient du désire,
    on peut arreter de soufrire,
    il faut désirer arreter de désirer.”
    ta déja la tonsure, te manque plus ke la toge…

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