Un ruisseau de ressemblances

le soleil se couche tôt, là il se couche, c’est 16h43
le tabac ne lui manque plus, et ses longues nuits de sobriété adoucissent la journée qui suit, ne sommes-nous pas des créatures de rêve qui construisons la nuit, le prochain jour à venir?
ses affaires avancent et le bateau, contre vents et marées, engrange d’autres millions, et ses histoires, il les raconte en dessinant, maintenant, et l’amour? Il ne dit plus je, alors l’amour n’est plus là, il appartient à un autre, là-bas, quelque part au fond d’un désert au fond d’une vallée au fond d’une oasis au fond d’une grotte à l’intérieur d’une pierre, il y a le « je » et son coeur qui bat. Comme dans les histoires de sorcière maléfique. Il y a des histoires d’amour maléfique: elles existent en mourant, elles naissent en même temps qu’elles meurent.
il se couche tôt, il se lève tôt, il dicte, ordonne, prépare, il baise ou se fait baiser, dans la lente et parfaite coordination du temps de vie diurne de sa vie de cohabitant de la société des Hommes, et il s’écarte du temps d’une manière drôle en s’enfermant dans un sous-sol avec d’autres, pour transpirer et paraître beau.
il vit comme s’il se préparait à errer longtemps sur un sol aride, sans eau ni nourriture, il grossit pour avoir des réserves de graisse, et dort beaucoup car peut-être il ne dormira plus, et les autres il les aime comme des visages en noir et blanc sur d’anciennes photos.
il part maintenant et trottine dans la nuit qui s’ouvre devant lui, encore et encore, un berceau prometteur, un autre hôtel de luxe à la montagne, avec une autre femme à ses côtés, et une autre encore qui l’écrasera sous ses talons aiguille, et il ne sait pas, il oublie, quelle étoile regarder.

D’une certaine manière tragi-comique, il est libre.

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