Le temps qui court

Elle fait tomber les troncs
Des vivants, déracinant ce qui semblait acquis
Elle bouge tout, de sorte que le ciel
Immanent et splendide, est dépassé
Elle arrache les idées et les déplace
Pour que l’eau du temps suive un autre cours

Ella a du temps pour réfléchir
Mais elle s’adapte vite en écrasant
Elle sait dans son humus creusé par les sillons
Elle sait que dans les feuilles qui s’entassent
Printemps après automne, été et hiver, dérisoires
Elle sait que le temps ne court pas, il attend

La forêt entrelace le temps au gré de ses envies
Elle le fait attendre, riant des étoiles qui la dépassent
Riant de chaque feuille, elle pousse, comme il faut
Dans un temps inerte, qui est celui qui lui est imparti
Elle ne juge pas ce qui lui a été enlevé, et détruit
Elle sait que le temps qui court lui appartient.

Le temps n’a aucune substance, elle le sait
Seuls ses reflets vagues s’élancent en elle parfois
Il n’a aucune puissance, aucun impact
Elle le contourne car elle le prend en elle
Et en elle la forêt rit du temps qui court
Il n’est qu’une autre feuille, qui se dépose doucement

Sur elle.

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