[Hommage] DisneyWorld selon Wish

7h30…

Se lever… comme d’habitude. Aujourd’hui, début à la Claude François. (Note : Ne pas prendre de douche, plus prudent et en plus suis à la bourre). Abandonner pyjama mickey pour lingerie fine. Séance maquillage. Faire de moi la plus belle des femmes. Mon miroir se gausse ! Être loin d’être une belle au bois dormant, n’être qu’une cendrillon. Illusion malgré tout réussie, suis content.
Prendre mon sac, mes papiers et fermer la porte. Magali. Magali. Magali. Se répéter mon nom pour ne pas l’oublier, pour ne pas commettre d’imper. Un nom dérobé au coin d’une rue, un nom d’emprunt, un nom qui me va mieux qu’à elle.
Deux heures de route, métro, métro, métro. Putain de transport publique. Arriver vers 10 heures à Marne-la-Vallée. Etre encore en retard. Présenter son badge à l’entrée. Agents de la sécurité pas mal physiquement (note : très jolies fesses) mais pas très physionomistes. Apprécier leur incompétence.
Pénétrer dans le bâtiment, se faufiler parmi les autres, éviter mon chef d’équipe et ses remarques. Ne pas réussir et le croiser. Envie de lui hurler : «Je suis pas idiote, je sais que je suis en retard ». Rester calme. Mordre ma langue, accepter, s’excuser.
Se balader dans les avenues du parc. Sourire toujours et encore et encore. Caresser les cheveux des enfants, aguicher les ados et provoquer les plus vieux. Etre belle, être un rêve, être un fantasme, être une cendrillon et se vendre pour une chaussure.
Attendre la fin de la matinée pour en attraper un. Le regarder plaisanter, avancer, reculer, tenter puis se rétracter. Lui donner son accord et lui avouer que s’est 50 euros. Le voir fouiller son porte feuille et sortir un billet chiffonné. L’entraîner dans un coin, le parc en regorge à croire qu’il a été conçu pour cela.
Le rassurer, déboutonner son jean et en sortir son sexe. Envie furieuse de rire vu la taille. Le prendre dans la bouche, le titiller avec la langue. L’entendre souffler, gémir, jouir. Recracher par terre.
Le retenir, relever ma robe et lui montrer mon sexe pendouillant. Rire de son visage, de son dégoût, de sa répugnance. Aimer le voir vomir, marmonner, douter et se détester d’avoir pris ce plaisir contre-nature. Plonger le billet dans ma poche et le laisser à ses pleurs.
Revenir dans la foule, caresser les cheveux des enfants, aguicher les ados et provoquer les plus vieux. Attendre, attendre, attendre.

disneyworld
Le voir débouler furieux ! Penser à dénoncer à ses supérieurs son attitude déplacée au milieu de la bonne humeur ambiante. Sourire. Me faire amener dans une petite salle l’abri des regards. Sourire. Me faire sermonner, engueuler, injurier, frapper. Sourire. Me trouver entrain de lire ma propre démission et prendre le stylo pour la signer. Sourire. M’entendre dire de ne jamais remettre les pieds dans le parc. Sourire et marquer mon accord.
Rentrer chez soir. Deux heures de route, métro, métro, métro. Putain de transport publique. Rentrer dans la salle de bain, boucher son nez pour l’odeur. Saisir la scie à bois et s’acharner sur le cou de la pauvre. La mettre dans une boite, bien la fermer toujours pour l’odeur. Mettre la petite carte : « comme promis, ne pas y remettre les pieds » et l’adresser au chef de service.
Se demander quand grandir, quand arrêter de faire des blagues nuls et de jouer comme un gamin. S’endormir sur cette pensée.

7h30…
Se lever. Etre au chômage. Ne pas rester inactive. Abandonner pyjama mickey pour un caleçon. Redevenir le plus beau des hommes. Fermer la porte pour ne plus y revenir, abandonner ce nom et partir à la recherche d’un autre.

Texte écrit par wish sur Parano.be, secteur ETC.

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