[Hommage] Buk selon Creverte


Celle-là , dans son petit tailleur, son sourire de charité et ses mains hésitantes, tronquées sur ses fesses (je crois très chère, que c’est là depuis quelques années, pas de pa-nique !). Probablement trop jeune, certainement abonnée à Sacristie Magazine.

Un cureton, un brave cureton, il me rappelle le bénitier de la petite chapelle derrière le quartier des matons – qu’avaient-ils pu FOUTRE avec ce bénitier pour que le Saint-Esprit pénètre un pénitencier ?

Celui-ci, un mioche joufflu et les dents en gruyère, me regarde pétillement. Son museau comme un rat de geôle, sournois. Merde ! Comment ce petite malicieux qui vient de passer du bavoir à l’alphabet peut déjà penser au con ?

(Il fait excessivement soif, 150 tickets pour venir poser mon séant respectable devant des universitaires et patriotes de la Grande littérature américaine, et rien d’autre à boire que du bourbon dilué à la pissotière – me demande laquelle des vendeuses en a fait son affaire –. Il fait soif, et je suis pochard depuis ce matin. Rien ne me soûle plus que d’être assoiffé lorsque j’ai trop bu.)

Un vieux gourou endimanché et flairant la cocotte au musc de châtaigne, me fait face. Un enfant des fleurs, un bronzé du lundi ; il me regarde de ses chicots en forme de sourire (il doit avoir à boire…je lui demande ?). Si nous étions dans une rue ombragée, je l’aurais délesté de sa barbe en papier-cul pour retaper la moquette pourrie du salon.

Deux seins, deux seins, même pas un chemisier ou un tissu à la con, non juste deux seins, là – sous mon nez ! Et le gros matou qui ronronne sur son chopper dehors, plus l’âge de ses conneries, je lui glisse un mot doux en première page (« Avec ou sans glaçons, les deux doigts ? »), peut-être je la retrouverai à la sortie, sûrement je la croiserai dans un boui-boui.

(Je ne tiens plus, et ils se pressent toujours devant moi. L’une en fourrure et fard à merde, l’autre en latex et…oh ! en latex. Des gosses et des croulants, des scouts et des fonctionnaires,…et votre serviteur, imbibé parfum d’automne, au milieu des regards et blabla… Ça ne ressemble à rien : heureusement que tout le monde se fout de mon anniversaire, moi le premier.)

Des lunettes saillantes qui dessinent sa bouche et son front, des mains grandes et fortes, en chair, trop selon sa courtoisie et juste ce qu’il faut pour moi. Elle a l’œil qui bave, et moi j’ai le froc qui déchire à la vieille couture. (Merde, à ce prix là , je peux bien lui dire !)

Et j’ai gueulé « JE VEUX T’ASPIRER JUSQU’À L’OS ! »

Et j’ai fini au trou. Cette bique reluisante et à reluque était au « SERVICE ET À LA PROTECTION » ; et plus d’amazone du chopper, et plus de vendeuse, et plus de gnôle, et toujours pas de chaussettes pour les rats…

L’avantage d’être connu en taule ou chez les flics, c’est qu’ils peuvent se permettre de m’appeler Buk. Pour le reste…

Texte rédigé par Creverte, Parano.be, secteur ETC.

Une réponse

  1. il est doué ce p’tit crustacé!!

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