Ma banalité

Sous l’horizon banal
Sous mes plaintes banales
J’ai souvent cru
Que le mot ne m’était pas du.
C’est pénible de se dire
Que je ne sortirai jamais
De ce que j’ai à dire.
Comme pour tous
Regret de banalité
Souvent le souhait
D’être ailleurs
Quelqu’un d’autre
Souvent le rêve
De ne plus être
Plus être moi-même
Pluies de mots
Tressautés par un autre
Adressés à d’autres
Vécus pour d’autres
Dans un autre pays
Où l’inconnu
Ce serait moi.
Sentiment d’immensité
Une immensité joyeuse
Inconsciente d’elle-même
Lorsque sous le ciel
Forcément bleu
Par les trous des nuages
J’observe les chemins
Les routes les autoroutes
Les champs les forêts
Les cours d’eau les collines
Les montagnes les pylônes
Les villes toutes serrées
Les villages pâturant
De lentes miniatures
Qui sont peut-être des voitures
Et je pressens sans voir
Ce fouillis dense d’humains
Naviguant chacun
Dans une vie de chacun
Aussi remplie de tout
Que la mienne avançant
Sur son propre trait si minuscule.
Je pourrais être un de ceux-là :
Racontant d’autres mots pour une autre histoire.

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