Le bonheur, c’est suranné

Mais où est passé le bonheur ?
Je crois malheureusement que c’est une simple question de marketing.
Nous avons en où une image tout à fait surfaite et artificielle de l’écrivain, du poète, image reprise à la loupe par les médias des années 70 et emphasée afin de lui donner un côté dramatique à l’américaine, puis déclinée sous la forme de plusieurs modes successives. Maintenant on en est au destroy existentiel et raffiné, voir universitaire.
Cette influence peut aller très loin.
On peut même écrire sous influence, si si, vraiment.
En ce sens, la question du pessimisme n’est pas fondamentalement à poser aux écrivains, ou à tout autre artiste, mais plutôt à la société, occidentale essentiellement, qui promeut à satitété une certaine forme de négativisme.

En ce moment, si la Société était une Femme, elle se trouverait à chier tous les matins.

Et bien trop souvent les artistes construisent leur univers sur la base de l’univers réel, ou disons, de sensations de l’univers réel. S’EN EXTRAIRE est un autre défi.

Les écrivains du début de notre ère, dans leur grande majorité, ne sont pas eux-mêmes, ne reflètent pas vraiment « la joie de vivre » qu’ils ont pourtant en eux, même une joie de vivre déchirée et dansante à la Miller ou une fouille de la terre moisie mais humide et fertile à la Giono. Ils ne sont pas en eux, ils s’extériorisent au plus vite par tous les moyens, et les moyens sont nombreux. Les moyens de se glisser dans les fleuves de la parole voulue et non de la parole cherchée.
Oui bonheur et malheur, bien et mal, tous extrêmes sont le même ingrédient de l’existence. Il n’en reste pas moins que les reflets possibles de cet unicité transparaissent rarement aujourd’hui.
Moi je vois :
– du cynisme
– de l’intello pseudo libéral
– du gothique destroy cherchant désepérément une issue dans la poésie
– des sentiments chirurgicaux
– de l’emoticon verbal
– de l’humour désabusé
– une indifférence mouchetée de désarroi
– …
La joie de vivre, c’est suranné, c’est Monsieur Marketing qui fait la dictée.

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