Vivre à côté de sa vie

Ils rentrent le soir, fatigués. Le boulot quoi. Tous ces visages, toutes ces odeurs et tous ces problèmes. Frictions diurnes des scandales inconscients, ils expriment leurs divagations dans des ça va, des calculs, devant les machines à café et les capsules vides. De 8h à 18h, ils errent.

Laissez-les rire.

Le soir est fatigué du reste de la journée. De la plus inommable des fatigues, la fatigue du vide. C’est suant d’avoir été vide toute une journée. Mais le soir est là , avec l’éclat mièvre de l’espoir multimédiatique. Ils cliquent, ils zappent, ils URLisent, ils émission débile, ils navet défoulant. Les plus énergiques playstationnent ou jeux en réseauisent.

Laissez-les sourire.

Eh quoi ! Voudriez-vous qu’ils écrivent ENCORE ? Voudriez-vous qu’ils réfléchissent DE NOUVEAU ? Voudriez-vous qu’ils soient créatifs DE PLUS ? Un petit jet sur le mur, pour symboliser l’acte; une escarmouche de message privé, tant que ça reste simple, voir drôle, un copier-coller pas trop éreintant peut-être, mais surtout, mais surtout, pas de PRISE DE TETE hein ?

Laissez-les dormir : demain, la journée sera rude de vide.

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