Le Poète

La seule vraie femme est la Poésie.

On n’a pas besoin de l’épouser, ni de lui faire des enfants, ni de payer des traites, ni de se justifier ni de… la baiser (quoique).

La vérité est que la Poésie est ton salut. Total, absolu.

Au-delà d’Elle les mots se déshabillent lentement en prose. Et cette copine bavarde se donne à toi aussi, goulûment, avec des gestes emphatiques qui ne font pas très vrais mais n’en sont pas moins très excitants…

Cherche l’amour des autres à travers elles.

Quant aux femmes… bon les femmes. Que dire d’autre si ce n’est qu’elles sont désirables et que cette chose entre nos jambes cherchent à se reproduire? Au mieux, elles sont tes muses, tes anges. Au pire, elles sont tes muses, tes anges. Ainsi trouveras-tu la paix avec elles, et plus loin que cette paix tes émotions se déploieront dans l’idéal, dans l’inénarrable, dans le néant infâme et la blancheur des tremblements de bonheur.

Il ne faut pas s’appesantir sur cette émotion propre aux distances incompressibles entre les êtres. Par exemple je sais que ma fille est ma fille, que mon fils est mon fils, et Dieu sait si ce lien est le plus puissant qui existe entre des êtres, pourtant qu’en est-il vraiment? Des jours, des ans à contempler leur ahurissement quand ils sont si minuscules; des jours, des ans à contempler leurs gestes maladroits quand ils découvrent si innocemment; des jours, des ans à les voir grandir et disparaître petit à petit, distendant ce lien essentiel que je n’ai pas vu au début et que je ne vois que maintenant lorsqu’il n’est plus qu’un filet de tendresse et des photos-souvenir. Qu’en est-il vraiment du lien entre les êtres? Les êtres sont comme les étoiles, nés d’un but commun et s’éloignant inexorablement.

Tu le sais aussi bien que moi, Poète. Ces choses sont éphémères. Ce qui ne l’est pas, c’est l’émotion, et ses giclures, autant que ses gestes lents, sur la toile de ceux qui voient.

Il s’agit de ressentir et de redonner! D’être le parangon de la lutte intestine au sein de la famille, le parangon des amours sauvages et placides avec les putes, le parangon du père qui perd l’enfant, de l’homme qui perd l’amour, de l’être qui perd le lien aux autres… de l’émotion disparaissant au sein d’une autre.

Dans leurs draps parfumés, Poésie et Prose t’accueilleront pour cela.

Intouchable, inextinguible, inexpugnable, Roi conscient avec malice de l’inaltérable solitude de l’être, et par là-même de toute la splendeur de l’amour, tu auras la paix.

Etonnamment, alors, ils – les autres – tourneront leurs regards de bébés vers toi. Ils ne comprendront pas. Mais seront ébloui. Et tu auras gagné. Ta vision, du lien essentiel, les aura touché.

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