L’horreur

C’est l’absence de volonté. La totale impuissance en face de l’action. L’abandon de tout geste créatif devant la trivialité du monde considéré comme un tout divaguant, inutilement bruyant. Pépier, pour mieux vivre ? Non, oublier. Oublier qu’il est possible d’agir, c’est l’horreur. Se souvenir de l’entrain illuminé de la jeunesse. Attraper cette énergie qui a foi en l’avenir et en chaque geste ; mais derrière ce souvenir et derrière cette énergie, entrevoir la fatuité immense de l’action humaine sous les étoiles et se refroidir comme le vide de l’univers à l’idée qu’un geste n’a de sens que pour soi-même et que d’aller vers l’autre, aller vers l’autre, est un cri lancé à l’inconnu dans le noir au cœur de son propre désespoir.

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