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La nuit gigotait sous les planches fendillées. Autre chose que les habituels cafards, araignées ou lézards. A la lueur de la lampe rouillée les murs vibraient. Je suis sortie, marches craquantes, étoiles sèches. Alentours la broussaille se tenait immobile en se moquant de moi. Avais-je abusé de Gin glacial ou de tchat par LCD interposé ? Dans l’annexe, quelques malades gémissaient de leur sommeil de morphine. C’était juste une nuit de plus sous un ciel écrasant d’infini dans un désert écrasant d’infini parmi des hommes minuscules et malades. Sauf que tout avait été effacé. Comme un grand rire de trop. L’alcool pouvait effacer beaucoup de souvenirs mais, à ma connaissance, pas encore les serveurs de Google. J’ai glissé sur du sable et une écharde s’est enfoncée dans mon orteil. Marre d’être ici. Marre de cette sensation fugace de tremblement.

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