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*** Message de netopia-B-SXY 66702 (*online*)? ? [Répondre] [Ranger] [Effacer]
Hello Errata et bienvenue sur le secteur SXY.
Bien que ta fiche soit de qualité, tu ne nous renseignes pas beaucoup sur toi. Elle est aussi agressive. Nous aimons la qualité par nos chaudes contrées et oser rime avec renouveau (même si ça ne rime pas). C’est pourquoi je me dis que je te laisserai le temps de rajouter quelques détails importants à ta fiche avant d’aviser. Notamment parler de toi, nous renseigner sur tes tendances sexuelles et tes préférences ou tes fantasmes, ainsi que l’indispensable ode à l’Ordinateur.
Au nom de l’administration de ce secteur, je te souhaite encore la bienvenue. Et une bonne baise 😉

A peine sortie de ma crise de larmes, reniflant et dégoulinante, incroyable me suis-je dis, il faut bosser ici, il faut pondre, il faut réagir aux messages, il faut exister, et comme si ça ne suffisait pas sans doute plus intensément qu’à la surface. Parce qu’à la surface on n’a pas besoin d’être soi-même.
Si tu ne donnes pas, ma chère paumée, tu n’es rien, tu flottes avec ta fiche sur le dos et tu regardes les autres vivre et déblatérer, et à force de discuter dans le vide ils finissent par construire leurs idées, et leurs idées prennent de ces formes inimaginables, comme tout ce qui t’entoure. Tu te prétends observatrice inexpugnable, ma chère paumée, mais que dirais-tu plutôt de mélancolique inconditionnelle et douteuse n’ayant pas le courage d’aller au bout de ses tergiversations ? Préférant de loin la solitude confortable de la pensée marginale à l’implication vivante ? Oui, tu maugrées, le mythe de l’ermite, du savant fou, de l’artiste maudit, et tu te dis qu’ici, sous ces tonnes de pierre de la croûte terrestre, tu pourrais encore te permettre de te taire sans être assez vite écrasée ? Le poids des autres. Ils te forcent à parler, ou plutôt écrire, à échanger, à aller vers l’autre, non pas parce que c’est un ordre mais bien parce que c’est tout ce qu’il reste à faire ici. Libre à toi de te tenir à l’écart, ma chère paumée, mais alors ta révolution ne décapitera que toi-même.
« MAIS JE N’AI RIEN A LEUR DIRE ! », hurlai-je à l’écran de ma cellule.

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