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Quelqu’un a fait le feu et s’est enfui
Laissant les cimes brûler entre la neige
Et le ciel
Et le ciel et le ciel et le ciel
En s’en allant il a laissé le feu et le vide
Les matinaux, hagards, se traînent, brûlés
Dans les bois sous la neige ils hurlent
Longtemps
Les chalets craquent et les autres
Qui ne vivent pas encore, s’y terrent de terreur
Et la glace s’enflamme, éternelle
Mangeant les derniers sillons des titans de pierre
Laissant gémir encore et se tordre
Les premiers humains jaillis des rêves
Recommençant à mourir
Et il a fait le feu et il est parti
Ses traces dans la neige
Je les vois au lever et je pleurs
Je pleurs mon père qui ne reviendra plus allumer ce feu.

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