L’organisme

C’est un organisme vivant. Le principal espoir réside dans la liberté que cet organisme vivant nous laisse transparaitre. Dans la succession des réveils, des mois, des années, réside en moi l’idée que tout est possible. Qu’il suffit de. En réalité l’organisme enregistre. Je ne parle pas de "eux", de "ils", des oppresseurs, des condamnants et des bourreaux. Je ne parle pas de hiérarchie, de coupables, de victimes et de justice. J’évoque la machine des êtres vivants. Cette machine existe parce qu’il y a quelqu’un qui existe à côté de moi. Et si je lui prends sa place, il se plaint, et la machine se plaint. Le problème n’est pas qu’il existe des mécanismes oppressants et des structures révoltées, ni qu’il y ait des hiérarchies de luttes invisibles, le problème est qu’à côté de moi existe quelqu’un d’autre. En ce sens le couple est l’organisme ancestral le plus puissant, celui qui incarne tout le désarroi, toutes les luttes, tout le mal et tout le bien propulsé maladroitement dans ce qui m’entoure. Parce que le couple, c’est le premier contact avec l’autre. Avec l’organisme. Cette chose vivante que je peux définir parce qu’à la fois elle est en moi et à la fois elle n’est pas moi. L’organisme des êtres. Et si j’en suis le cancer, c’est que la mort possède un sens profond. C’est moi. Je suis là pour remettre en cause son fonctionnement, pour ne pas accepter ses rythmes, ses gloires, ses travers et sa marche toujours inéluctable. Je suis là pour les déraillements, les morts injustes, les familles hurlantes et les catastrophes des manchettes de journaux. C’est moi.

Mais je ne suis pas coupable. Je fais juste partie de.
 

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