Synopsis 2

J’ai tout plaqué.
Femme, enfants, boulot, sa ville, son pays, et il est parti à Paris. Dans le TGV il pense souvent à Henri Miller. Parce qu’il se sent comme lui, comme un grand écrivain en partance pour l’aventure de la création. J’ai 43 ans, il est temps de tout plaquer, sinon je vais crever sans avenir. Il se marre tout seul alors qu’une jeune femme l’observe depuis l’allée centrale.
L’hôtel est minable. Parfait, c’est exactement ce que je cherchais. A 20 euros la nuit près du quartier St-Denis, encore mieux. Sa chambre est décorée comme une chambre d’hôte perdue en Normandie. Un lit épais, une table surannée, une tapisserie rosâtre, un lustre poussiéreux, à vomir. Je m’en fous. Je suis pas là pour la tapisserie. Il dépose délicatement son ordinateur portable. La fenêtre donne sur une ruelle et un mur aveugle, excepté une lucarne qui s’entrouvre alors. Le visage de la jeune femme sort de l’ombre et l’observe.
Les jours blêmissent, le ciel est bas, la lumière fade. Paris chuinte de ses millions de pneus anonymes sous la pluie. Je passe mes matinées à boire des cafés au coin de la rue et cette putain de hantise qui me bouffe l’estomac parce que je ne sais pas quoi écrire. Quand il pense à sa chambre, il commande du vin et en milieu d’après-midi, titubant, il va s’effondrer dans le lit trop mou, à l’odeur de carton humide. Il se réveille au milieu de la nuit et, parfois, il voit la jeune femme au pied de son lit. Qui l’observe.
Puisqu’il ne sait pas par quoi commencer, il se dit je dois commencer par un truc simple. Alors il pense à ses enfants demandant à maman, devant la maison avant de partir pour l’école: il va bientôt revenir? Et il pense à un truc, une idée aussi simple que ça: la tristesse et l’apitoiement et la haine de sa femme le soir attablée à la cuisine après les avoir couché. Sa main tremble au-dessus du clavier. Pourquoi ma main tremble bordel de merde? Il se ressert une rasade de cet alcool fort que j’ai importé dans la chambre parce que c’est cher au bistrot. Je guette le vasistas d’en-face.
Qui est-elle?

Une réponse

  1. Un peu mieux.
    Sauf que ce n’est pas un synopsis… Ca pourrait être le début de quelque chose néanmoins… Sauf que ce serait démarrer dans le vide et que je veux plus démarrer dans le vide.

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