Les Syndicats des Mouroirs du Transfert contemplent sans bavure autre que leur salive les ouvriers blêmes qui font la file devant la porte de l’Espoir. Leur cynisme sans faille autre que le calcul financier cisaille amoureusement les plus faibles. Tandis que certains anges mécaniques téléguidés par CBN jètent des pourboirs alléchants aux babines des plus voraces de rêves.
Les ouvriers blêmes qui font la file devant la porte de l’Espoir s’enfoncent dans leurs épaules, mouvement sublime et unanime, chaque LUNDI MATIN, heure du besoin universel où explosent les feux d’artifices volcaniques de la survie en mode automatique, à côté des crachats des résiduels enfermés dans les grottes étouffantes de l’inutilité. Le cortège s’ébranle, la Bourse des Comptes Derniers éjacule de bonne humeur.
L’Ecran des Informations étire son fleuve boueux et fend la plaine brûlante de la semaine de ses lacis et de ses remugles gras, flatteurs, abondance d’illusions presque rafraîchissante; Coca-Cola light de la pensée des épaules ployées, Nike zébrant le ciel violacé d’un coup d’éclair qui abandonnent certains pantois, direction Décharge Aliénée, et la clameur de la Majorité Démocratique tressautant d’un pod spongieux du Savoir à l’autre Savoir, nerveuse est la limace sous éléctrochocs, la clameur éclate d’un RIRE NERVEUX comme dans les films d’horreur dont les ployés sont les acteurs inconscients.
Plus loin vers la Lune gorgée d’éternité, presque aussi indifférente que la majesté figées des étoiles, vers la fin de la semaine, des rondes de moines encapuchonnés psalmodient les cantiques des Libertés Indélébiles. Leurs murmures jouent à la Loterie. Les ouvriers blêmes qui font la file devant la porte de l’Espoir tombent à genoux et sucent l’absinthe en suant de toute leur âme renversée le rêve du bon numéro. Du bon numéro.
La plaine rasée par les vents secs de l’habitude et de la résignation les attend de pied ferme LUNDI MATIN.
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