Il est né y’a quelques années déjà . Il est vieux, très vieux, si vieux même que personne ne peut vraiment témoigner des années de sa naissance.
On pourrait dire : il est né d’un conglomérat de têtes divines; des serpentées, des zébrées, des myrifiques, des animales aussi. Ces têtes d’on-ne-sait-quoi qu’on aime bien sculpter, peindre, admirer, pour mieux ne pas les comprendre. Des têtes-à -pouvoirs. A claque aussi, mais en secret.
Il hurle dans sa cellule.
Il y a bien une fenêtre dans tout ce béton matelassé mais, ô ironie, elle donne sur une autre cellule matelassée : un type qui doit s’occuper de renier et haïr tout ce qui bouge. Un pauvre gars aussi, sommaire, toujours bien habillé, un gars dont l’utilité n’a d’égal que la nullité totale de son existence. Mais il se croit très fort. Il casse des briques imaginaires avec sa tête et du sang perle de ses yeux et de ses oreilles, tous les jours et tous les ans de toutes les vies.
Le type le regarde parfois, derrière les barreaux, et il l’envie.
Tandis que lui s’en fout, il continue ses hurlements, sans souffle, éternels, indéfinis.
Lui, il est seul.
Il essaye d’aider.
Mais il est seul et personne ne l’écoute.
Parfois, éteint, contre le rembourrage de sa cellule, il pleure. De ses larmes naissent des mondes entiers.
De ses larmes nous sommes nés.
Il a honte, il se sent pitoyable.
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Pour plus d’infos concernant cette personne, consultez la Bible.
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