Altérité

Deux notions assez floues peuvent donc servir à définir la différence, l’altérité : l’amour et la liberté. L’un conçu comme la confrontation la plus intime à l’existence de l’autre et par conséquent à ce qui fait sa différence, l’autre conçu comme l’annhilitaion de la différence aux autres, puisque les autres deviennent le contenant d’un passé continuellement nomade et rejeté dans leurs bras, la différence, échelonnée dans le temps au fil des visages auxquels on a offert sa vie, peut être alors jugée comme un retentissant détachement, un grâcieux renoncement à sa propre vie. Dans un cas, l’archétype obscure devient la haine, et dans l’autre cas la crainte de l’inconnu en soi, ce qui fait que la guerre ou la folie peuvent être des mesures explicites, matérielles, de la différence, comme l’intensité d’un carnage ou la profondeur des ravages du subconscient. Le guerrier sera qui il est en tuant l’autre, le banquier sera qui il est en faisant surnager sa vie le plus possible dans les paysages du conscient. Alors, l’acte concret qui fait du moi qui je suis me permet de comprendre la différence de l’autre.
S’il paraît évident qu’on ne puisse définir la différence sans définir au préalable le “qui je suis”, il paraît par contre bien plus étrange de vouloir déterminer le “qui je suis” par la haine du “je” aux autres ou la peur du “je” en face de soi.

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