Du cul du cul

Une bête qui bande dès qu’une jupe passe, je me retourne pour juger le galbe, et je me lèche à la seule idée d’attraper à pleines mains ce déhanchement trop fier, je suis une bête qui a envie, qui a besoin, d’empoigner cette chevelure balançant sur l’échine comme pour hurler, et le creux du dos qui meurt d’envie de me sentir le mâchouiller, j’hénnis de dépis, je mugis de désir et je grogne au passage d’une autre femelle sautillante à la toison sans aucun doute imberbe, et je lape cette fente qui se frotte en froufroutant devant moi à l’odeur d’un Chanel. J’aboie aux abois d’un autre cul. La nature si chevaline et coquette me gonfle l’entrejambe et à chaque pas je pourrais un peu plus enfourcher toutes ces douces brebis, tandis que mon hypophyse hurle comme un gorille et toutes ces glandes giclent si divinement leurs acides, qu’un peu plus j’éjaculerais sur le décolleté si innoffensif de la boulangère, cette vache laitière. Le printemps arrache les couilles de la bête qui erre et que je suis, et que nous sommes, meutes solitaires de moines carnassiers.

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