Dans l’obscurité du matin naissant
Les insectes me traversent et les arbres me dominent
Des messages sur mon téléphone passent
Une exactitude subsiste: je ne suis pas ici
La molle existence tente de m’attirer à elle
Mais somme toute je me suis évadé
Des Autres, et dans ce tranquille inconfort
J’existe un peu moins que les arbres et les insectes
Les autres sont ailleurs, je pense à eux, las
M’imagine leurs repassages, leurs bonheurs
Comme il faut se tendre pour continuer
Comme c’est bien de lentement continuer
Jour après jour répéter la rose angoisse
L’arc-en-ciel de la vie déballée sur les réseaux
Limailles de moi soufflées gentiment
Terreur face au vide qui s’ouvre chaque seconde
Les autres existent plein de projets
Et un peu vieux mais à peine, je les regarde avancer
Jour après jour à faire comme ils peuvent
Ce lent désastre que nous accomplissons ensemble
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