Dans un appartement vide, tu t’es étendue
En sous-vêtements, sur un parquet noir et un canapé pourpre
Tes yeux me fixaient comme ta créature affaiblie
Déjà, j’étais dépendant de toi, tu jouais autour d’un doigt
Avec le fil de mes pensées, et faible je m’inclinais devant toi.
Il y a sept ans de ça: telle une reine imprévue, tu as tiré
Sur le fil de mon amour, et entouré ton doigt, de moi
J’ai eu envie de fuir, tellement de fois, petit pantin
Tendu vers toi, devant une déesse, qui me tient doucement
Dans ton premier regard sur moi, allongée, canapé pourpre
Un autre jour, sous la pluie battante, tu inclinais la tête
Devant l’autoroute et notre fuite, et tu as dis: achetons
Nous avons disparu dans une grande ville en riant,
Achetant des habits, que je porte encore, tu as rempli
De ton odeur une longue matinée grise, tu étais dans chaque goutte
Sous la douche d’un hôtel vide, des mois plus tard,
J’ai osé te caresser, effleurant ta peau comme du marbre
Personne ne nous entourait, et doucement j’ai nagé
A ton côté, comme pour se nettoyer, de toi, de moi, de tout
Tu riais de moi, dans l’eau mes pensées t’enveloppaient.
Il neigeait une année plus tard, et tu fumais en souriant
Ta gorge vers le ciel, et la neige autour de nous, tes yeux
Sur moi, comme étendue sur le canapé pourpre, tu riais
Encore de moi, de mes malheurs d’être humain, et je partageais
Un verre de vin, une bouffée de liberté, avec toi, l’immortelle
Ange étrange, un soir d’été, ensorcelés, tu as glissé sur moi
Sept ans plus tard tu as frotté l’amour, gloussant entre nous
Au soleil couchant dans la chaleur tu as dit: donne-toi à moi
Je n’ai pas donné: ange d’amour, j’étais terrifié. Je n’étais rien
En face de toi, glissant vers le désir, impossible à assouvir
Un soir récent tu es venue vers moi: je t’ai repoussée
Tes ailes ont battu fort et un vent s’est levé: j’ai détruit l’ange
Tu es partie et je suis resté seul. Avec le souvenir de tes yeux
Sur moi. Maintenant je n’ai que ton âme en échange de ma vie.
Je ne te veux plus parce que tu m’as trop montré la lumière.
Je ne sais plus quoi en faire.
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